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Coup de cœur patrimoine : une reliure remarquable, la reliure Agonothète
Bretagne et patrimoine
Médiathèque du Palais des Arts

reliure_agonothete_3.jpgReliure Agonothète sur un ouvrage de droit écrit en latin par Jacques Gouthière, jurisconsulte et avocat au Parlement de Paris et édité chez Sébastien Cramoisy à Paris en 1628.

Dans l’antiquité grecque, les agonothètes étaient des magistrats qui garantissaient le bon déroulement des concours, le plus souvent ils se transformaient ensuite en mécènes. La reliure d’Agonothète est donc le fruit d’un généreux donateur, protecteur de l’établissement scolaire, et est un livre de prix remis à un élève.

Dans notre cas, la reliure, ornée de petits fers est aux armes de Sébastien II de Rosmadec (1590-1652), qui présida les Etats de Bretagne en 1621 et fut nommé par le roi gouverneur de Quimper puis de Dinan.

Exemplaire donné par le Collège de Vannes, avec ex-praemio manuscrit du prix de rhétorique à Olivier Ca[?]o daté du 23 août 1652. L’ex-praemio est la dédicace manuscrite du livre au lauréat, en langue latine, d’une quelconque discipline scolaire. En bas un timbre à froid identifie la provenance. On apprend donc ici le nom du lauréat, le nom de son établissement, de son directeur qui signe, le nom du donateur étant indiqué, ce qui permet une identification rapide des armes.

reliure_agonothete_2.jpg  reliure_agonothete_1.jpg

Focus sur le collège de Vannes.

Le fonds principal de la médiathèque provient des confiscations révolutionnaires et de la bibliothèque du collège, le plus ancien établissement de Bretagne dont l’origine remonte au Moyen-Age (1574). En 1629, la direction du collège, sous l’égide de Saint-Yves, fut confiée aux Jésuites. L’évêque de Rosmadec avait donné son consentement. Ce sont les Jésuites qui firent construire la chapelle Saint-Yves de 1661 à 1685, contigüe au collège, qui vient de retrouver toute sa splendeur après une restauration minutieuse. L’enseignement y était surtout littéraire, plus spécialement porté sur la connaissance de l’Antiquité. Tous les cours étaient dispensés en latin. Les donateurs furent nombreux, notamment parmi la famille Rosmadec.