Ce que Majella n'aimait pas : roman

Majella a grandi à l’époque des Troubles, observant leurs effets sur sa famille sans toujours tout comprendre. Depuis la disparition de son père elle vit seule avec sa mère, alcoolique, et travaille le soir dans un Fish and chips. Ses journées obéissent à une routine quasi-immuable, aussi agaçante que rassurante. Se lever, vérifier l’état de sa mère, préparer leurs petits déjeuners, retourner dans son lit, regarder Dallas sa série préférée, aller au travail et s’occuper des clients, échanger avec eux selon les codes sociaux préétablis, faire le ménage, rentrer chez elle, découvrir l’état de sa mère et agir en fonction, puis aller se glisser au fond de son lit sous sa couette et déguster enfin tranquillement ses frites. Une routine qui va connaître de légères variantes, selon l’ampleur des drames qui lui tombent dessus : acheter une nouvelle couette, amener sa mère aux urgences ou se rendre chez le notaire pour la succession de sa grand-mère.

Majella est la voix d’une jeune femme nord irlandaise, dont le quotidien est habité par les échos d’un conflit lourd de conséquences : ségrégation entre catholiques et protestants, alcoolisme, violence, chômage. Au fil des journées et des clients qui se succèdent au Fish and chips, Majella nous livre ses réflexions sur le petit monde qui l’entoure. J’ai adoré ce roman original, ce personnage hors-normes, singulier et tellement attachant. C’est drôle et noir à la fois, c’est la vie selon Majella.

Coup de coeur bibliothécaire - Soizic